Comment être/devenir disciple de Jésus-Christ dans le monde et dans votre situation« Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent.»
Luc l'évangéliste a largement développé le thème de l'utilisation de l'argent et de la richesse avec deux paraboles significatives :
- La parabole de l'intendant malhonnête (16 : 1-8) ;
- La parabole du riche et de Lazare le mendiant (16,19-31).
Le mendiant le riche insensibleA ces deux paraboles Jésus ajoute quelques réflexions sur le danger de la richesse(16.9-13) et une sévère réprimande aux pharisiens, dénonçant leur hypocrisie (16.15) et leur attachement à l'argent (16.14-18), idole séductrice capable de dominer l'homme , et le rendant capable de toutes les méchancetés, mais surtout d'ignorer son prochain.
Pour montrer toute sa valeur édifiante, l'enseignement de Notre-Seigneur Jésus-Christ doit cependant être contextualisé, c'est-à-dire vu au temps dans les lieux où il a été écrit, et interprété pour être ramené à l'aujourd'hui.
En vue de la validité future de l'enseignement, comme dans chaque passage de l'Evangile, aussi dans celui-ci Jésus ne parle pas de systèmes de gouvernement ou d'organisation ou de quoi que ce soit lié au monde.
L'enseignement est toujours orienté vers l'individu et sa part spirituelle. Il s'adresse TOUJOURS à des individus, parce que. ce sont les individus qui doivent apporter leur contribution pour améliorer l'ensemble de la société.
Aujourd'hui, les pauvres comme Lazare ne sont plus là, même s'il peut y avoir une situation similaire dans certains pays très pauvres ou même dans ceux où la législation à peine tient compte du devoir de la communauté d'aider les personnes en état de pauvreté, dans l'intérêt même de la société dans son ensemble.
- la richesse est-elle « malhonnête » ? En dehors de la traduction du grec, qui peut aussi avoir d'autres sens que celui-ci, il semble évident que dans ce cas c'est le cas.
L'administrateur infidèle s'en sert pour s'assurer un avenir. Le symbole pour moi est assez clair et est ensuite répété dans le passage.
Il me dit qu'en vue de l'instant futur, je ne sais pas quand, que je quitterai ce monde je ne dois pas être égoïste aujourd'hui, mais je dois utiliser la richesse - soit honnêtement gagnée voire "malhonnête" - pour faire le bien.
- la richesse est-elle toujours malhonnête ? Il semble évident que ce n'est pas la richesse elle-même - posséder quelque chose - qui est malhonnête, mais l'usage qui en est fait. Un être insensible et égoïste comme cet homme riche en est esclave, comme un gros fumeur, ou un cocaïnomane, ou un alcoolique qui n'arrête pas de boire et même se tue, ils sont esclaves de leur vice
La richesse, au contraire, est honnête lorsqu'elle est bien obtenue et bien utilisée, et surtout lorsqu'elle n'est pas liée, aucune dépendance ne se crée à son égard.
- Une personne peut toujours changer, même au dernier moment de sa vie ou presque. Même s'il vaudrait mieux le faire plus tôt que plus tard, on peut se repentir et gagner le paradis.
D'autres fois, Jésus a dit que la richesse est dangereuse en soi. Les disciples consternés se sont alors demandé "qui pourra jamais être sauvé?".
À ce stade, je cite une phrase de saint Augustin, qui a été reprise par de nombreux érudits :
«Alors apprenez à être pauvre et sans ressources : soit que vous ayez ou non quelque chose dans ce monde. Vous pouvez trouver, en effet, même des mendiants orgueilleux, tout comme vous pouvez trouver humble un homme plein de richesses. « Dieu résiste aux orgueilleux », autant s'il est vêtu de soie que couvert de guenilles ; « Aux humbles, au contraire, il donne sa grâce » (Jc 4, 6), qu'ils possèdent ou non des richesses en ce siècle.»
Contextualisons le passage au présent
Quant à moi, je sais bien que pour plaire à Jésus je dois aider mon prochain, selon mes possibilités. Mais il y a là aussi un ordre à respecter dans l'amour à son prochain: d'abord vient ma famille, puis mes plus proches, et enfin tous les autres. Et ce faisant, je dois veiller à ne pas nuire aux autres, ni même à moi-même.
Il semble alors évident que dans le contexte d'aujourd'hui, de l'extrême complexité de cette société humaine mondiale due au nombre et à la multiplicité des croyances et des intérêts, les problèmes ne se résolvent pas simplement par l'aumône : appliquer le paupérisme à l'ancienne, celle suggérée dans la parabole du riche insensible est utile mais elle ne semble pas décisive et elle ne l'est pas du tout.
Que chacun de nous, que ce soit pour mériter le ciel ou pour une simple philanthropie, exerce la charité avec prudence, selon ses possibilités ou comme il croit le mieux en conscience, est une chose positive et je dirais obligatoire.
Qu'il y ait des organisations qui aident vraiment les autres dans les moments difficiles, et qui ne soient pas organisées principalement pour collecter des fonds et se maintenir, est également une chose très positive, peut-être que d'elles on aurait besoin de plus, mais ce n'est pas ainsi qu'on résolvent le problèmes de toute une société humaine.
Aujourd'hui, les problèmes de société peuvent être résolus et améliorés ou, au contraire, ils peuvent être aggravés ou même rendus critiques par l'exercice de la politique, et chacun a sa propre recette.
MAIS ICI AUSSI JÉSUS INTERVIENT ET DIT : « C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Mt 7,20). la phrase, car elle est générique, s'applique à la fois aux individus et aux groupes de personnes.
UN BON ARBRE PRODUIT DE BONS FRUITS ET UN ARBRE MAUVAIS, MAUVAIS FRUITS. La bonne politique ne cherche pas à niveler et à amener tout le monde au même niveau de vie, violant la liberté individuelle et mortifiant les individus. Généraliser le paupérisme, à partir du volontariat de l'ascète pour l'étendre à toute une société par la loi, n'a jamais donné de bons résultats.
En politique, vous pouvez toujours faire des erreurs, mais si les décisions sont prises en conscience et que les problèmes sont affrontés en évaluant le plus grand bien et le moindre mal de chacun des choix qui sont faits, toujours inspirés des principes chrétiens, les bons fruits ne peuvent pas manquer. .
Ce n'est pas un hasard si les conditions de vie des gens sont en moyenne pires dans les régions du monde où les principes du christianisme font défaut, ou sont déformés par l'idéologie ou même coupablement négligés.
N'ayez opas peur! la ,isericorde de
Jesús est INFINIE
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 16,1-13.
Il le convoqua et lui dit : “Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.”
Le gérant se dit en lui-même : “Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ? Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte.
Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent chez eux.”
Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : “Combien dois-tu à mon maître ?”
Il répondit : “Cent barils d’huile.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.”
Puis il demanda à un autre : “Et toi, combien dois-tu ?” Il répondit : “Cent sacs de blé.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu, écris quatre-vingts.”
Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté ; en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. »
Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande.
Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ?
Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
